En 1933 l'importance croissante que l'aviation militaire prend au sein des forces armées françaises conduit le gouvernement à créer l'Armée de l'air, parallèlement à l'Armée de terre et à la Marine nationale. En même temps il est décidé de créer une Ecole de l'air où seront formés dès le début de leur carrière militaire les officiers destinés à l'Armée de l'air. C'est en 1935 que l'Ecole voit le jour et s'installe à Versailles dans l'aile des "Petites écuries", face au château. L'entraînement aérien des élèves-pilotes se déroule sur Potez 25 à partir des terrains d'aviation voisins de Meudon ou de Velizy.

Cadette de nos grandes écoles militaires, l'École de l'air, fière de son passé et de ses traditions, est tournée vers l'avenir et donne à ses élèves la formation militaire et intellectuelle indispensables aux chefs de l'armée de l'air de demain. Il y a plus de soixante ans, le 4 novembre 1935, les cinquante-deux élèves de la première promotion sont réunis à Versailles. La nouvelle école, le "piège" vient d'être créée, mais il faudra attendre octobre 1937 pour qu'elle puisse s'établir à Salon de Provence dans des bâtiments encore inachevés.

    Puis c'est la guerre, et les premières promotions à peine sorties de l'École montrent qu'elles ont adopté la devise de Guynemer : "FAIRE FACE". De 1939 à 1946, en raison de la guerre,  l'Ecole connaît une période de difficultés et d'instabilité : dissolution, renaissance, semi-clandestinité, localisations diverses puis installation à Marrakech et formation des élèves-pilotes aux Etats-Unis. Mais le recrutement ne se tarit pas et chaque année de nouvelles promotions sont constituées en dépit des circonstances. En octobre 1946 l'Ecole de l'air rejoint Salon et retrouve ses installations sévèrement endommagées au cours des années de guerre. Quand sonne la victoire, sur 551 officiers issus des cinq premières promotions, 176 manquent à l'appel, tombés sur tous les fronts de France, d'Angleterre, d'Italie, de Russie ou de la résistance. En 1946, l'École de l'air retrouve ses installations de Salon-de-provence. Les promotions successives qui y sont formées se montreront dignes des précédentes. En Indochine comme en Algérie, puis plus tard sur les théâtres d'opérations extérieures, l'École de l'air est toujours présente et paie un lourd tribut au service de la nation : en témoignent les listes qui couvrent les murs de la salle des marbres de l'École.

A partir de 1952, une fois effacés les dommages de guerre, un plan de développement de l'Ecole est mis en oeuvre. En 1954 l'Ecole est dotée d'une piste en  dur qui va lui permettre d'accueillir des différents types d'avions de combat pour les cadres et élèves brevetés (Mistral, Super Mystère B2, Mystère IV) et les  Fouga Magister pour les élèves-pilotes. En 1964 la Patrouille de France s'installe à Salon.  Elle est équipée de Fouga Magister jusqu'en 1980, date à laquelle elle reçoit des  d'Alpha-Jet. En 1995 le Fouga Magister cède la place au Tucano pour la formation de base des élèves-pilotes de troisième année.

Aujourd'hui, riche d'un passé plus chargé de gloire que d'années, mais forte des traditions et des vertus que lui ont léguées des Anciens, l'École de l'air doit former les futures officiers aux techniques aéronautiques et spatiales, leur inculquer les méthodes de commandement et développer leur curiosité intellectuelle. Présente à Salon de Provence depuis 1953, étroitement liée à l'École de l'Air, l'École du Commissariat de l'air forme les élèves commissaires de l'Armée de l'Air, issus d'un concours interarmées s'adressant à des étudiants possédant au minimum une licence en droit ou en sciences économiques. Par ailleurs, depuis peu, le site de Salon est devenu l'unique centre de formation des officiers de l'Armée de l'Air. A la formation dispensée, depuis l'origine, par l'École Militaire de l'Air aux élèves officiers du recrutement indirect sont venues s'ajouter celles concernant les officiers sous contrat, les officiers issus du rang, les officiers recrutés sur titres ainsi que la formation militaires des élèves officiers du personnel navigant. Chaque année la base école voit passer au total entre 800 et 900 élèves. L'enseignement dispensé à l'École de l'air est destiné à des élèves français et étrangers de culture scientifique admis sur concours au sein des trois corps :

• Officiers de l'air.

• Officiers mécaniciens de l'air.

• Officiers des bases de l'air.

    Le cycle de formation est de trois ans et conduit à l'attribution du diplôme de l'École de l'air, reconnu par la commission du titre d'ingénieur. est également présenté à Salon de Provence l'École du commissariat de l'air, rattachée au "piège". Après avoir occupé des postes d'exécution au sein des unités opérationnelles de l'armée de l'air, les officiers issus de l'École se verront confier des postes de commandement et de direction. Certains d'entre eux atteindront les plus hauts niveaux de la hiérarchie militaire. L'enseignement est commun à l'ensemble des élèves durant les deux premières années. Il se diversifie, selon le corps d'appartenance, durant la troisième année, réservée à la spécialisation. En vue d'exercer leur commandement, les futurs officiers reçoivent une formation :

• militaire et sportive.

• humaine et culturelle.

• scientifique et technique.

• spécialisée.

    A la sortie du "piège", ces jeunes officiers se trouvent dans les meilleurs conditions pour témoigner de réelles qualités de chef ainsi que pour aborder les problèmes posés par l'évolution des techniques de l'air et de l'espace.